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« Petit lapin » est une des plus anciennes collections des éditions lapin, un peu en marge mais bien vaillante.

Fausse maman, adopté par les forums spécialisés sur Internet, lance réellement l’aventure, avec son regard d’enfant sur les différentes formes de familles. Il instaure une première dynamique : celle d’histoires dont la part d’implicite permet d’ouvrir un espace d’échange et de questionnement. C’est ce qui va parfois rendre difficile l’estimation de la tranche d’âge des lecteurs. Un livre d’apparence facile peut emmener loin en réflexions…

C’est ainsi que suivront d’autres albums, supports de langage et de prolongements éventuels. C’est la touche « prof des écoles » d’Alice Chaa, directrice de collection. Le monde des contes est remixé avec les rois de la galette et le petit poisson rond rouge. Il se mêle aux mathématiques avec 1 Poucet, 2 Bottes, 7 lieux. Le loup et les 7 chevrettes d’Internet détourne un conte et l’envoie titiller la problématique de l’identité numérique et de la sécurité sur Internet. L’ogre de Moscovie va jouer avec Victor Hugo et du wifi.

Tout comme ses grandes sœurs, la collection petit lapin va se frotter aux enjeux de société : l’urgence climatique (Mets la Clim !), les stéréotypes de genre (Patriarcus l’enchanteur, Miss Barbare), la norme (La girafe qui rentrait mal dans sa case), la différence et l’entraide (La petite renarde qui n’avait pas de plumes), la relation à soi et aux autres (la série Petit pois tout seul), et l’antiracisme, avec Le petit manuel anti-raciste pour les enfants (mais pas que!!!) pour le coup très explicite.

Plusieurs albums s’aventurent même sur des sujets bien difficiles. L’œil du cartable place le lecteur comme témoin d’une situation de harcèlement scolaire. Portés par des métaphores, Barbouillé et le tout récent Pendant que le loup y est… évoquent les violences familiales et le cancer. Bougre de Bonhomme a une maison sur la tête parle de maladie mentale. Des livres à la fois poignants et délicats.

Et comme on est chez lapin, on ne peut pas négliger une part de bête et méchant, de fantaisie, de poésie. Le monstre Bouyoul, les extra-terrestres Pout et Pout, Jujub et bléblé, et nous espérons plein d’autres, conduisent les petits sur les voies de l’absurde.