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Votre livre vient de sortir auprès de notre maison d’édition… Tout s’est super bien passé, les librairies ont bien commandé le livre et l’exposent. Mais voilà, votre libraire a du mal à commander le livre qui serait proche de la rupture ? 

Serait-ce le temps du retirage ? Et bien, cela est assez complexe. La gestion des retirages est une science, et nous allons vous l’expliquer. 

Certains livres ont des carrières longues et d’autres courtes. La seule manière de savoir est de suivre la vie du livre après sa parution. Lorsque les demandes de réassort se croisent avec les demandes de retours, nous savons que même si l’on approche de la rupture de stock sur ce livre, nous allons très vite disposer d’exemplaires. Un retirage est donc inutile, il suffit de patienter peut-être un mois ou deux.

Si les demandes de réassort restent constantes et conséquentes, le livre semble être élu comme ouvrage de fond ! Ce qui veut dire que lorsqu’on est proche de la rupture, il faudra vite le retirer.. Parce que nous n’allons pas pouvoir nous servir dans les retours. 

En effet, lorsque les retours vont arriver, ils vont être compensés ou dépassés par les demandes de réassorts et nous ne serons pas en mesure d’assurer toutes les commandes libraires.

Un retirage, c’est deux enjeux majeurs : combien de livres imprimés, et en combien d’années va-t-on le rentabiliser ? Un retirage s’équilibre sur plusieurs années, car le rythme de vente est beaucoup plus lent que pour une nouveauté.

Retirer est forcément un investissement inattendu sur l’année et une forte charge sur plusieurs années ensuite. C’est pour cela que l’on pèse le pour et le contre soigneusement avant de le faire.

Les deux exemples ci-dessous vont vous montrer, d’une façon certes caricaturale, le comportement d’un livre dans les deux cas. Les deux ont été placés à l’identique chez les libraires.

Le livre A est demandé, le réassort mensuel est conséquent. Après deux mois, les retours arrivent mais ils restent en moyenne inférieurs aux placements. Dès le 4e ou 5e mois (pour être sûrs), nous pouvons décider de procéder à un retirage.

 

 

Pour le livre B, c’est différent. Au mois 3, nous avons du mal à voir la tendance, nous préférons attendre le mois suivant. Pas de changement. Nous attendons celui d’après (les retours prennent le dessus). Ce livre n’a pas besoin d’être retiré. 

C’est pour cela que nous sommes obligés d’attendre d’être sûrs de nous, du comportement du livre, quitte à harceler le distributeur pour avoir des chiffres précis et à jour, ou quitte à attendre 2 à 3 mois de plus pour être certains de ne pas réimprimer un livre pour rien.